J'ai beau être matinal...j'ai mal
6h20 : le réveil sonne…Dur. Le genre de matin où tu sais que tu restes 5 min assise au bord de ton lit, le regard dans le vague ; 5mn sur le rebord de la baignoire à fixer ce filet d’eau passionnant devenir chaud ; 10min devant cette armoire dégueulant d’habits mais avec cette lancinante phrase qui raisonne ‘mais j’ai rien à me mettre’. Oui ce genre de matin !
Et jeudi c’est lessive, alors il ne faut pas trainer.
7h15 : Une douche et quelques hésitations de garderobe plus tard, départ avec le panier de linge sous le bras. Après quelques marches, ou plutôt une 20aine : ' Tiens, ca sent vraiment ma lessive… ' En écartant le panier, je découvre une trainée de lessive bleu lagon sur les susdits escaliers, trainée qui a pris sa source sur mon manteau, puis sur mon pantalon via mon sac à main. Et qui s’insinue sournoisement dans mes chaussures…MER-DE.
Remontes chez toi chercher des torchons et enlèver ces habits enduits tout collants.
Attrapes un pantalon posé sur le dossier d’une chaise.
Descends les marches une à une, recroquevillée, en tentant d’enlever cette lessive, tenace. Avec cette minuterie qui te semble insolemment courte.
Remontes chez toi pour prendre un peu d’eau pour diluer.
Le plus gros étant fait, remontes chez toi pour prendre un nouveau manteau, transférer les affaires dans un autre sac. Récupères ton badge de boulot dans la poche du manteau où toute la lessive s’est accumulée.
Redescends les 1ers escaliers. Presque chute… Remontes chez toi pour écrire un mot 'Attention sol glissant'.
Descends enfin dans le local à lessive – mets tes habits- règles la machine et…la petite carte magnétique…Remontes chez toi – prends cette putain de petite carte magnétique pour faire ta lessive – redescends – enclenches la lessive – sors du local….Voilà, j’ai alors pris une grande bouffée d’air ne me disant 'Fais comme si tu venais juste de mettre ta lessive après être sortie de chez toi' Je sors alors dans ce froid saisissant du matin et, toute confiante me dirige vers ma voiture…C’était sans compter sur le contact fatal et langoureux de mes semelles en plastique encore enduites de lessive sur cette neige gelée pendant la nuit…Quelle belle chute ! Chute qui m’a permis de voir le trou à l’entrejambe de mon pantalon…Et oui, ce pantalon négligemment posé sur ma chaise n’était pas le résultat d’un désordre maladif mais bien d’une prévoyance hors pair pour le rapiécer au plus vite….
Remonte alors chez toi pour prendre une épingle à nourrice. Pas le cœur de me changer...
Vous voyez: ca faisait longtemps mais...ca n'a pas bougé d'un poil!